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05/02/2015

Comment la chanson arriva dans la vie de Marie-Thérèse une deuxième fois...

 

Rappel de l'épisode précédent : après un premier succès à 4 ans , car ses pareils à deux fois ne se font point connaître, et pour leurs coups d'essais veulent des coups de maître, mademoiselle Marie-Thérèse est partie à la conquête d'un art noble de la scène, le théâtre, Andromaque, Iphigénie, Jocaste, Pénélope, Phèdre, faut pas hésiter à viser au plus haut, cette légitime ambition n'aboutira pas exactement selon ses vœux...

 

29122014-1961_Patachou partition.jpg

 

 

 

 

Dans un des tous premiers rôles qu'elle interprète, il y a une chanson, c'est la révélation, voilà ce qui la fait vibrer, être en scène, chanter, faire vivre des personnages dans un mini show de trois minutes, être l'interprète-metteur en scène-directeur d'acteur de ce qu'on a choisi... Se donner ses rôles, gugusse ou de tragédienne, tout est possible, mais comment ? Et alors, il arrive qu'un ange passe.

 

Acte 1 – Une répétition de spectacle musical, « L'impasse de la fidélité », d'Alexandre Breffort. Marie-Thérèse Orain, doublure de Patachou pour les réglages de chorégraphies est en scène avec les danseurs pour mémoriser les déplacements et les montrer à Lady Patachou quand elle arrivera pour finaliser. Un jour où Patachou est en gala et en retard, le metteur en scène dit à la doublure qui connaît le spectacle et les chansons : « on répète et tu chantes. » Patachou arrive sur ces entrefaites, reste au fond, écoute, puis monte sur la scène. En répétant les déplacements, elle lui glisse à l'oreille :
  • Mais dis donc, tu chantes ?
  • Mais non madame… non, non…
  • Mais si tu chantes !
  • Mais non madame, c'est juste pour répéter je ne suis pas chanteuse.
  • Tu n'as pas voulu me le dire devant les autres, mais tu es chanteuse…
  • Mais non, j'ai chanté en poussant les décors à Ozoir-la-Ferrière...
 

Patachou.jpgLa scène continue jusqu'à ce que Patachou lui dise : Chiche, trouve quelques chansons, et quand tu seras prête, viens bouffer à la maison. Il faut saluer cette générosité, car en général, la grande vedette n'apprécie pas l'arrivée d'une petite jeune plutôt accorte qui vient marcher sur ses plates-bandes.

Après avoir demandé à tous ses copains des chansons qui pourraient faire l'affaire, à Ricet-Barrier, puis un autre, puis un autre, Marie-Thérèse se présente chez Patachou en son hôtel particulier de Neuilly. Après le déjeuner, elle l'écoute en tête-à-tête, son mari ayant été invité à les laisser seules, et conclut :

- Oui, il faut continuer, mais tu n'as pas les bonnes chansons, je vois très bien ce qu'il te faut comme répertoire, le mien… je vais te donner des adresses.

La vie d'artiste de music-hall va commencer.

Patachou a été formidable, elle a été très présente et m'a bien épaulée. J'ai fait L'École de vedettes avec Guy Béart comme parrain, puis j’ai participé à des soirées qu'elle animait comme directrice artistique de la Tour Eiffel… c'était un répertoire de rigolade. Parfois un peu culotté quand même.

Et voici le temps des premiers cabarets.

Je suis allée auditionner chez Madame Lebrun, à l'Échelle de Jacob, à la suite d' une défection. Elle m'a dit : « Tu commences ce soir »… À cette époque, on s'entraidait beaucoup, dans les cabarets de la rive gauche, on se passait les adresses, on allait aux auditions ensemble…On partageait.

Debronckart.jpgC'est arrivé comme ça : un jour dans un cours de chant, chez Christiane Néré , une chanteuse style Piaf, et une prof formidable, j'y suis restée deux ans pendant Oscar, donc un bonhomme vient me voir à une audition publique, un directeur artistique de Pathé Marconi : « Je vais parler de vous à Madame Lebrun. » Puis il m'appelle pour s'excuser : « Le programme est complet », puis : « Madame Lebrun a un problème, vous passez à minuit, et ça vous servira d'audition. »

 En même temps, ça lui faisait un numéro gratuit… J'étais assez terrorisée. Il n'y avait qu'un couple d'amoureux, très occupés, la patronne a eu pitié de moi : elle a mis le garçon, la fille du vestiaire et le personnel devant moi pour faire un soutien… et ça lui a plu. Elle m'a gardée 7 mois et c'est là que j'ai rencontré Jacques Debronckart. Chaque soir, on faisait tous plusieurs cabarets, avec trois ou quatre chansons, certains étaient autonomes avec leur guitare, sinon il fallait s'adapter au pianiste du lieu. Et avec Jacques, ce fut le coup de foudre artistique. C'est aussi dans ce cabaret que j'ai rencontré Gribouille qui passait pour la première fois. C'était à l'automne 1962, on a partagé la seule loge, elle était mal à l'aise, moi, de mon enfance dans les hôtels de mes parents, j'ai toujours eu le contact facile, et je ne supportais pas de voir quelqu'un qui allait mal sans rien faire. Elle est devenue ma petite sœur, mais ça n'a pas toujours été facile …

 

Elle débute dans la chanson en 1961 à l'Échelle de Jacob, puis à l'École buissonnière, avec un répertoire plutôt humoristique. Elle passera dans tous les cabarets "rive gauche" (notamment à l'Écluse et à la Galerie 55 dès 1966), s'orientant peu à peu vers des tonalités plus graves. Saluée par la presse comme une des valeurs montantes de la chanson, on la compare tantôt à Marie Dubas, tantôt à Odette Laure. Une grande interprète, dont la carrière perdure quarante ans après ses débuts.

Gilles Schlesser, Le Cabaret "Rive gauche", éd. de l'Archipel, 2006.

 

Dans l'album qui sera disponible au printemps 2015, figureront des chansons inédites de Jacques Debronckart, écrites pour Marie-Thérèse Orain, et dans le coffret, ces chansons seront éditées en "petit format"  qu'on se le dise ! (renseignements ici : http://caminoverde.com/spectacles/marie-therese-orain.php)

 

La semaine prochaine:  Le joli temps des cabarets...

 

 

00:41 | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (2) | | |  Facebook |  Imprimer | | | |

31/01/2015

Marie-Thérèse Orain , comme un papillon qui danse sa vie.

 

Dans quelques semaines, un coffret consacré à Marie-Thérèse Orain sera présenté au public lors d'une spéciale à L'Européen, le 12 Avril. Avec un album enregistrement public, le premier pour cette artiste au parcours d'une richesse rare, des cabarets Rive Gauche au théâtre lyrique, album de chansons dont plusieurs inédites, de Jacques Debronckart, Anne Sylvestre, Claude Lemesle. En attendant, voici le premier épisode (sur six) pour découvrir une vie d'artiste qui est aussi une histoire de la chanson de ces 50 dernières années.

(le coffret est en souscription, tous les détails ici: http://caminoverde.com/spectacles/marie-therese-orain.php

 

Premier épisode.

Les artistes et les papillons ont des points communs: le goût des couleurs qui font chanter la vie, et ce goût d'aller vers le but qu'ils ont choisi en improvisant le chemin au gré du bonheur des rencontres, des surprises, des chutes ou des virages. L'important, finalement, ce n'est pas le bout de la route, mais la route.

 

marie thérèse orain,cabarets rive gaucheDans les contes d'enfance, il était une fois un monde où les fées ont toujours le bon coup de baguette pour arranger le happy end. Dans les contes d'Auvergne, il y a les fades, des fées auvergnates, bienveillantes certes mais adeptes de l'effort partagé, pas le genre à vous envoyer les cailles rôties dans l'assiette. Il faut y mettre du sien. Quand Marie-Thérèse Orain entre dans la carrière, elle a 4 ans, le Café de Paris est la plus belle brasserie de Clermont-Ferrand, Pompidou y tape la belote avec les habitués de ces années 38-39, et l'orchestre accompagne le menu.  L’âme de la place de Jaude, c’était d’abord le "Café de Paris". En face du théâtre, à la place de l’actuelle Maison de la presse, il accueillait le tout Clermont "dans ses salles éblouissantes de lumière, si coquettes en leur décor joli, dans ses salons élégants et discrets . Des orchestres s’y produisaient, fort appréciés de la clientèle de l’époque :"Sur la terrasse, l’on peut applaudir dès la belle saison des solistes de grand talent qui interprètent nos auteurs préférés" (L'Auvergne autrefois)

 

La-Chapelle-Au-Clair-De-Lune-.jpgAvec un des hits du moment, Marie-Thérèse entre en scène, « La chapelle abandonnine » remplit la soucoupe qu'elle présente aux heureux beloteurs, son premier fan-club la plébiscitant face au papa mécontent de cette initiative d'autofinancement. « La chapelle au clair de lune » succès revu en version personnelle, premier cachet pour payer les sucres d'orge et les manèges.

Et puis ...

 Adieu Clermont-Ferrand et l'Auvergne, direction Nice, où l'adolescente abandonne ses études pour entrer au Conservatoire, les fades marraines avaient dû garnir le couffin d'un don de comédie, puisqu'un prix récompense son talent. Prix suivi d'un concours "Voulez-vous faire du cinéma?" sous l'égide de Raymond Rouleau, plus concret, avec à la clé une bourse et un billet d'avion pour Paris. Et c'est parti pour la conquête de la capitale, du Conservatoire National. Mais …

 marie thérèse orain,cabarets rive gaucheJ'avais gagné la finale. C'était comme la Starac, toutes les semaines pendant 6 mois, ma mère était réticente mais quand même présente avec mon père et des milliers de spectateurs. Le prix était de 100 000 Frs (de 1956, soit 4 SMIC 2015) et surtout, un billet d'avion pour Paris ! Je me suis retrouvée dans une chambre de bonne en entresol, seule… En arrivant avec mon diplôme au Conservatoire National d'Art Dramatique à Paris, je croyais qu'on m'attendait et on m'a dit : Inscrivez-vous pour la rentrée.  Je me suis présentée avec Henriette des Femmes savantes, et au bout de trois phrases :  Merci mademoiselle, au suivant…  Et me voilà sur le trottoir, premier échec.

 Mes parents pensaient que ce ne serait qu'une passade, que je reviendrais très vite. Mon père m'a aidée les deux premières années. Il disait à ma mère : « Laisse-la partir, dans trois semaines, elle sera de retour et elle ne nous embêtera plus avec ses histoires de théâtre. »

marie thérèse orain,cabarets rive gauche Malgré mon diplôme de Nice, tout était à faire. Après l'échec de l'audition, je suis allée chez René Simon, dans le privé, c'était formidable. C'était un homme que j'aurais aimé connaître à quarante ans. Là, il y aurait eu un vrai dialogue alors qu'à vingt ans, on était gamins, on prenait le dessus de ce qu'il disait sans aller chercher plus loin.

 Au cours Simon, j'ai trouvé de vrais copains. Un jour, j'étais prête à repartir, j'appelle une copine du conservatoire, et elle me dit avec son accent du midi : « Bouge pas, je viens te chercher »… Je suis restée à l'attendre sur mon banc gare de Lyon, elle est venue me récupérer et elle m'a dit, avé l'assent : « Malheureuse, ne fais pas ça ; si tu rentres, tes parents ne te laisseront jamais repartir… » C'était dur dans mon sous-sol, la luminosité de Nice me manquait… la plage.  Au cours des premières auditions, on se présente : « T'es nouvelle, t'arrive d'où ? de Nice ? Moi je suis de Toulon, vous allez me donner la réplique, la confidente dans Phèdre. » Elle avec son accent de Toulon, moi avec mon accent parigot, on a fait un triomphe, tout le cours se poilait.

La fée marraine avait dû oublier un détail... mais elle n'avait pas oublié le don de la persévérance, le passage au Cours Simon conforte des liens, confirme des envies, le théâtre entr'ouvre ses portes.

marie thérèse orain,cabarets rive gaucheIl y avait trois ans que je travaillais avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Une productrice m'engage pour Oscar qui partait en tournée avec Louis de Funès et Maria Pacôme : quatre mois de tournée, puis deux ans au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Ensuite, cette même productrice a monté une comédie musicale. Il y avait trois petits rôles avec Fernand et Jackie Sardou et je me suis retrouvée dans la production de « L'impasse de la fidélité » avec Patachou en vedette… Une comédie d'Alexandre Breffort, l'auteur d'Irma la douce... Début dans les rôles de petites bonnes délurées et de femmes de mauvaise vie.

Petits rôles dans lesquels Marie-Thérèse excelle, sa joie de vivre naturelle, son entrain font merveille, autant dans le public qu'auprès des collègues de scène. Ce sera toujours ainsi, une battante qui n'abdique jamais, un mauvais coup du sort ? Même pas mal, une chanson et ça repart.

 

La semaine prochaine;

Comment la chanson arriva dans la vie de Marie-Thérèse une deuxième fois...

 

03:12 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (1) | Tags : marie thérèse orain, cabarets rive gauche | | |  Facebook |  Imprimer | | | |

12/08/2014

Les divas de la calomnie...

 

médisance1.gifC'est en duo que les voix se sont accordées pour interpréter cet air célèbre, du Barbier de Séville, car la musique ne saurait être en marge de ce débat.

La calunnia è un venticello
Un’auretta assai gentile
Che insensibile, sottile,
Leggermente, dolcemente,
Incomincia, incomincia a sussurrar.
Piano, piano, terra terra,
Sottovoce, sibilando,
Va scorrendo, va scorrendo
Va ronzando, va ronzando

Nell’orecchie della gente
S’introduce, s'introduce destramente
E le teste ed i cervelli
Fa stordire e fa gonfiar.
Dalla bocca fuori uscendo
lo schiamazzo va crescendo,
mais c'est mieux en version chantée, voilà : https://www.youtube.com/watch?v=s1FaoSK-638

 facebook-diffamation-securi.jpg

Avec ce préambule, entrons dans la danse, il y a quelques jours des amies de la chanson, et des artistes, ont fait chorus sur le thème, citons (copié-collé) pour ne pas trahir les propos, ni l'esprit, ni la forme: C..... B...­-H....: Tu n'es pas sans ignorer, M....-­J., que nombreux sont les "lèche-­culs" qui préfèrent avoir un papier sur ce site (et qui parfois paient pour ça) plutôt que de prendre position franchement et ouvertement pour qui que ce soit et pour quelque cause que ce soit. Pourquoi restreins-­tu ce message important et juste, à tes "amis" FB plutôt que de l'afficher à tout le public de FB?

" Ce site " -Nos Enchanteurs- sur lequel j'ai publié plus de 250 chroniques, albums, spectacles, livres, serait donc complice de petites vilaines collusions avec des artistes prêts à toutes les complaisances pour avoir un papier. Une première observation portera sur ce qui est soit un lapsus, soit un contresens (ou une confusion de la pensée?) « Tu n'es pas sans ignorer... » signifie stricto sensu, qu'on ignore... Vous n'êtes pas sans savoir chers lecteurs que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Et là, le doute subsiste. Qu'est-ce que M....-J. ignore ? Ou pas ??

Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c'est que ces propos, qui se sont murmurés à Barjac, et se colportent «entre amis FB» selon des sources diverses etc, entrent de plain-pied dans la calomnie et la diffamation. Si le sens de cette phrase ainsi formulée est ambigü, ce qui le sous-tend l'est beaucoup moins. Parmi les artistes souvent chroniqués d'Anne Sylvestre à Zebda, en passant par Bernard Joyet, Céline Caussimon, Dominique Dimey, on peut dérouler l'alphabet, ce sont de potentiels lèche-culs, comme dit la dame. Ce sont aussi des dégonflés qui ne s'engagent pas... Chacun se reconnaîtra, ou pas, mais globalement, c'est pas l'amour des artistes qui transparaît dans cette évaluation. Il est évident qu'Anne Sylvestre n'a pas vraiment besoin de mes plumitives admirations, d'ailleurs qui en a vraiment besoin ? Des artistes émergents qui seraient soutenus par un plumiteux indigent ? Par une sorte de parasite médiocre qui fait son prétentieux en babillant sur des quasi inconnus, c'est sans doute vrai du point de vue de dame C..B.-H; d'autres ont créé des lieux militants pour la chanson «de parole» celle qui a le texte dru et tonique, celle qui a l'honneur de ne jamais paraître à la télévicon, et que je poursuis souvent de mes coupables assiduïtés.

Mais mon panache, pourrais-je paraphraser, c'est de n'avoir jamais été payé, manquerait plus que ça, je fais partie des ratés sympathiques, merci Robert  (mais gratuits) j'en suis bien conscient. Toutefois, j'ai du mal en entendre que les artistes que j'aime, que je connais, ou pas, seraient nombreux sur «ce site» à souscrire à des compromissions méprisables. En pointant la liste assez fournie, je suis perplexe, pas de lèche-cul dans mes virtuelles ou réelles relations.

Sauf à avoir des précisions et des noms pour éclairer le naïf que je suis, il me semble très clair que ces propos sont de la calomnie, ou de la diffamation. Peut-être les deux, elle sont sœurs dans l'abjection.

 Brève juridique :

 - La calomnie est une « critique injustifiée et mensongère, inventée avec le dessein de nuire à la réputation ou à l’honneur ». En ce sens c'est une notion proche de l'injure et de la diffamation

 - La diffamation est un concept juridique désignant le fait de tenir des propos portant atteinte à l'honneur d'une personne physique ou morale. La plupart du temps, il ne peut y avoir de diffamation que si l'accusation est appuyée par des contrevérités. Ce type d'infraction existe depuis le droit romain.

 

Un prochain sujet, relatif au respect des artistes sera peut-être consacré aux photographes mal élevés, qui passent outre le gentlemen agreement accepté, et que certain(e)s transgressent sans discrétion (par exemple, le gentil rappel d'Anne Sylvestre au Casino de Paris envers quelques sans-gênes du clic clac kodak). Mais ceci est une autre histoire.

PS; avant "ce site" il y a eu une revue web, de 2006 à 2012, qui a publié 200 ou 220 chroniques signées ejusdem farinae, autant de compromissions supposées?

 

 

MISE AU POINT

Les commentaires divers qui s'éloignent du sujet ne seront pas validés. Le point qui fait débat tourne autour des ressources éventuelles d'un site web, à accès gratuit. S'il est "gratuit" de faire une chronique album reçu en service de presse, sur un spectacle auquel on a été invité, il n'est pas gratuit d'aller faire un séjour sur un festival pour en faire le reportage. Soit, on s'autofinance, soit on n'y va pas, sauf à être un rentier cossu. Se pose donc la question de trouver des revenus. Dans l'ex Revue "Le Doigt dans l'oeil" il y avait des pages "le doigt dessus" qui étaient de l'info-reportage gratuit, pour informer d'une souscription, ou des activités d'un artiste en rapport avec son métier, ateliers d'écriture, résidence chanson, et toutes ces choses qui font la vie d'artiste parfois à côté de la scène. Ces rubriques ont trouvé leurs limites dans le fait qu'elles ne sortaient pratiquement jamais de Paris et de la zone de connaissance des chroniqueurs. Pour élargir à ce qui passe ailleurs, le publi-reportage aurait pu être une solution. En générant quelques revenus qui auraient pu "financer" quelques projets avec des reporters juniors par exemple, jamais concrétisés, car les frais engagés étaient à charge des animateurs.

Mais il n'y a jamais eu aucun paiement de quoi que ce soit sur quelqu'article ou chronique que ce soit sous quelque forme que ce soit.

Envisager des revenus liés à des encarts de pub, ou à des publi-reportages n'en est pas pour autant une compromission impliquant l'obligation de servir la soupe avec courtisanerie. Et de traduire ça comme "payer pour être chroniqués" relève de la diffamation.

Un quotidien gratuit doit bien trouver des ressources s'il veut évoluer. Depuis 2 ans, j'ai quelques projets à réaliser avec des lycéens, autour de la chanson, si quelqu'un souhaite apporter un financement, c'est prêt, mes moyens ne me permettent pas de les financer, je le regrette. Et si un artiste achète un publi reportage pour faire passer des infos sur ses activités, je serai ravi d'en faire éventuellement le sponsor de ces "reporters juniors". Ce n'est pas pour autant qu'il sera un lèche-cul qui paye pour être chroniqué dans Nos Enchanteurs.

Norbert Gabriel

 

 

21:12 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (3) | | |  Facebook |  Imprimer | | | |