25/03/2012
Ma chanson du dimanche ...
The Voices et les décibels de la gloire...
Le sam'di soir, c'est le triomphe des voix de stentor qui vont désormais s'affronter dans des battles titanesques et tonitruants. Les néo-Caruso et les Castafiore-bis montrent que le poumon est le pivot, le point d'appui, la fondation de toute carrière dans la chanson. C'est pas faux, déjà, au temps de Molière, et de l'Illustre Théâtre, un expert professait avec l'autorité de ceux qui savent... "Le poumon!!!"
extraits ;
(si vous avez raté le début, Toinette apparaît travestie en médecin)
TOINETTE je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin?
ARGAN Monsieur Purgon.
TOINETTE Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade?
ARGAN Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate.
TOINETTE Ce sont tous des ignorants. C'est du poumon que vous êtes malade.
ARGAN Du poumon?
TOINETTE Oui. Que sentez-vous?
ARGAN Je sens de temps en temps des douleurs de tête.
TOINETTE Justement, le poumon.
ARGAN Il me semble parfois que j'ai un voile devant les yeux.
TOINETTE le poumon.
ARGAN J'ai quelquefois des maux de coeur.
TOINETTE Le poumon.
ARGAN Je sens parfois des lassitudes par tous les membres.
TOINETTE Le poumon.
ARGAN Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c'étaient des coliques.
TOINETTE Le poumon. Vous avez appétit à ce que vous mangez?
ARGAN Oui, monsieur.
TOINETTE Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin.
ARGAN Oui, monsieur.
TOINETTE Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir?
ARGAN Oui, monsieur.
TOINETTE Le poumon, le poumon, vous dis-je.
Le poumon, vous dis-je ! Tout est dans le poumon, et réciproquement... Il ne faut pas manquer d'air, et pour ça, le poumon rebondi s'impose. Il est évident que les postulants à ce concours de chant « The voice » doivent être équipés de deux poumons de bonne constitution. D'ailleurs, il arrive souvent que l'exposition confirme et affirme la nécessité d'avoir de beaux poumons bien développés... La preuve par l'image :
Mais si vous débutez dans la carrière avec le style de ces 4 chanteuses, quel avenir ?
Evident non ??
Et ceux-là qui sont très raplaplas du poumon.. et pourtant...
Une petite chanson pour la route ? Allez , pour remonter le moral de ceux qui sont faibles du poumon, selon Tri Yann, et costauds du foie, si possible,
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Loth, buvant dans une taverne
De ses filles enfla le sein
Montrant qu'un sirop de taverne
Passe celui d'un médecin
C'est dimanche, et une petite ballade ascensionnelle de la Butte, c'est bon pour mes poumons. Du côté du Lapin Agile, ou à Gilles, enfin une sorte de débit de sirop de taverne, qu'est pas mauvais non plus pour l'humeur.
Norbert Hyppopicrate-Gabriel
Avec l'aimable participation des poumons de:
1 - Beyoncé, Britney Spears , Lady Gaga, Sh'ym,
2- Billie Holiday, Judy Garland, Joan Baez, Nana Mouskouri
3- Brel Jacques, Clay Philippe, Escudero Léni, Willem Christophe...
16:56 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (1) | Tags : the voice, chanson, castafiore | | | Facebook | Imprimer | |
22/03/2012
Djazzeries Singing the blues
Conversations avec Doc Caloweb... Le blues.
Le blues, c'est devenu le truc à la mode, c'est comme le reggae, avant de faire du reggae il faut entrer en religion et revêtir l'uniforme qui sigle façon panneau indicateur, comme si les gens qui vont écouter la musique avaient besoin de repérer par la défroque ce que va jouer le musicien. Dans cette approche, le type qui joue du Mozart devrait se perruquer façon 17 ème siècle, et endosser l'habit de cour, culotte ajustée dentelles et jabot.
Pour le blues, c'est marrant, ici les néos bluesmen font dans le débraillé vaguement crade, alors que la plupart des photos des musiciens des années 30-50 les montrent habillés sobre et classique, costume cravate ou noeud papillon, ou chapeau.
Voir ou revoir les photos de Robert Johnson, BB King, ou ci-contre Charlie Patton.
Le blues, c'est pas avec des oripeaux qu'on le ressent, c'est dedans, pas dehors.
...Tu vois gamin, quand je faisais mon show du Jim Beam Blues, c'était un cartoon, un numéro, pour épater et appâter le pékin et lui délier la bourse, mais chanter le blues c'est pas faire un numéro de pitre qui gigote dans tous les sens... Un des plus grands, c'était Blind Tommy Gardison, on n'est pas beaucoup à l'avoir connu, c'était un type extraordinaire, il jouait assis, sans bouger ni pied ni patte, et dès qu'il commençait à chanter la salle se taisait, comme hypnotisée... Toute la déchirure et la détresse du blues profond, il te la faisait vivre, il te plantait ça dans le ventre, sans bouger, même ses doigts sur la guitare semblaient jouer au ralenti, pourtant il s'en servait comme Robert Johnson, comme une autre voix...
C'était une guitare assez ordinaire, une vieille Hofner, une rareté, pas formidable, mais ça changeait des Gibson ou Kalamazoo, c'est pas très important mais ce qu'il en faisait, Bon Dieu que c'était costaud. Et puis quand il terminait il faisait une sorte de petit sketch, avec sa guitare, genre allez chérie, c'est l'heure de se mettre au lit, la guitare lui répondait une sorte de miaulement tendre, qui faisait rire les gens, et les vidait de toute la charge émotionnelle qu'ils avaient encaissée... Et il partait, on le revoyait quelques mois après, parfois un an, il n'a jamais voulu enregistrer, on ne met pas l'âme du blues en conserve, et puis un jour on l'a plus vu … Il a disparu, comme ça, personne ne sait comment il est mort, et quand... Peut-être qu'il est pas mort d'ailleurs, ça lui ferait à peine 110 ans, va savoir. J'ai jamais plus entendu jouer comme lui … Et quand je vois des gugusses qui se disent chanteurs de blues se tortiller dans tous les sens, en se mettant des « vibes » dans la voix pour faire roots, ça me donne plus envie de rire que de pleurer.
Tu me parlais des gens qui font du blues en Europe, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? C'est comme si on voulait transposer le Mississippi et ses 6000 kms en Belgique, ou en Suisse, ça peut pas... Le blues, c'est pas une recette qu'on exporte n'importe où, le blues, c'est … c'est le blues.
Mais j'ai bien aimé ce que tu m'as fait écouter, ce mec Chris Gonzales, lui il a compris l'esprit du blues, il est dedans, dans son blues d'ici, c'est bon ce qu'il fait...
Y en a pas beaucoup qui ont compris ça … Et puis j'ai bien aimé votre Higelin, la chanson qu'il est mort, qui qui dit mieux … Y a le blues là dedans , l'esprit du blues... Tiens ce passage que j'ai retenu par coeur :
Dans ce putain de cimetière
J'ai perdu mon humeur morose
Jamais plus personne ne vient
M'emmerder quand je me repose
A faire l'amour avec la terre
J'ai enfanté des p'tits vers blancs
Qui me nettoient qui me digèrent
qui font leur nid au creux d'mes dents
(Jacques Higelin "Je suis mort qui qui dit mieux..." Album Crabouif 1971)
Si c'est pas du blues, ça …
OK Doc, c'est du bon..
et ça aussi
Skip James ""Hard time killing floor blues"
http://www.youtube.com/watch?v=Rv-_mzVBSF8
Norbert Gabriel
Last but not least, vous connaissez peut-être , mais au cas où, c'est un vrai bonheur musical
http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=2539741
(merci à Nicole Courtois-Higelin pour le rappel et le lien)
Pour Chris Gonzales, c'est l'album "Zipholo" c'est pas tout récent, (1997) mais excellent...
Cherchez, vous trouverez peut-être...
Et puisqu'il est question de blues, en voilà à Paris, tous aux Petits Joueurs pour un grand guitariste.
"Qu'il joue du blues aux reflets d'ambre, du Choro brésilien, ou de la musique klezmer, Tim Sparks parvient à faire oublier qu'il est un guitariste virtuose pour révéler une merveille plus rare : le lien qui unit tous les hommes, au-delà des âges et des frontières, par la seule grâce savante de leurs musiques
Et en plus, il swingue terrible : sa guitare pense autant qu'elle danse. Et nous avec. ( GILLES TORDJMAN .)
Cravic guitariste-chanteur crypto jazz-musette fondateur des Primitifs du Futur, membre fondateur de l'UkuléléClub de Paris, guitariste/jardinier du "Jardin d'hiver" d'Henri Salvador
Il partage avec Tim le goût des rencontres inédites musicales et humaines et aime à les provoquer.
14:36 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (1) | Tags : blues, higelin, guitare, chanson; | | | Facebook | Imprimer | |
19/03/2012
La Bastille reprise et rendue en bon état...
Il était 17 h, et avant le discours de Mélenchon, un héraut trompette pour annoncer …
Attention, ça va commencer ...
Trompettes de la renommée, vous êtes très bien embouchées...
Mais avant vers 14 h quelques jeunes créatures gracieuses et dansantes abordent le passant,
Tu veux ou tu veux pas?
d'autres font de l'intergénérationnel et en chantant, la femme est l'avenir de la république...
On s' donne la main, on fait la ronde. Et chacun peut en profiter.
et elles se sont mobilisées très jeunes, car la valeur n'attend pas le nombre des bougies sur le gâteau,
On nous dira qu’on a tort de chanter
La fraternité et la liberté,
Que tout cela ne sert à rien,
Que ce n’est pas encore pour demain
Et pourtant dans le monde
Les enfants nous répondent
Et pourtant dans le monde...
et à ce sujet, en parlant d'anniversaire, il y en avait un qui avait du monde autour de lui,
J’suis trop petit pour me prendre au sérieux
Trop sérieux pour faire le jeu des grands
Assez grand pour affronter la vie...
et tout ça était très souriant, plein de regards complices, dans une bonne humeur générale,
Gracias à la vida, merci l’existence
Pour chaque musique, pour chaque poème
Pour le chant des peuples qui brisent leurs chaînes
Pour le chant d’un seul qui brise le silence
Et devient pour tous un chant de délivrance.
avec comme un air de Révolenchon pour des lendemains qui chantent,
Même si c’est moi qui chante
À n’importe quel coin de rue,
Je veux être utile
À vivre et á rêver.
et tout ça sous le regard intéressé et du Leïca de la presse internationale et photographique,
Le monde a la beauté du regard qu'on y pose
Le jardin de Monet, le soleil de Renoir
Ne sont que le reflet de leur vision des choses
Dont chacun d'entre nous peut être le miroir
et avec le sourire d'une autre jeune Marianne d'une France battante,
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain
Ma France
et en coda,
Amis soyez toujours l'ombre d'un bateau ivre
Ce vieux rêve têtu qui nous tenait debout
Peut-être vivrons-nous des lambeaux d'avenir.
Les chansons étaient de Brassens, Zanini, Christine Sèvres, Moustaki, Higelin, Herbert Pagani, Julien Clerc, Yves Duteil, Jean Ferrat, et pour la coda, Jean Vasca.
Photos ©NGabriel 18-3-2012
Post-scriptum, entre les drapeaux, les canettes rouges Coca (et non coco) il y avait comme un souffle qui murmurait entre Nation et Bastille,
Vous êtes là êtes-vous là?
Grand Guy, Jacquot, Riton, Paula
Julien la mouche et Petit Lu
Frangins que l’absence traverse
Etes-vous là? Vous êtes là
Dans vos guenilles de gala
Le smoking de vos trente-cinq heures
Pauvre bistrot bel opéra
Je reviens suspendre mes bras
A vos cous de merles moqueurs
avec deux "L", allez, salut Allain, sacré coco...