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07/04/2012

Le Chanteur de jazz, Al Jolson

Al Jolson, The jazz singer , par Duke Paddington

 

al jolson.jpgOn en a raconté des balivernes sur Al Jolson, ce blanc qui se maquille en noir, sous entendu, pourquoi ne pas avoir engagé un vrai nègre ? Alors voilà : Al Jolson - Asa Yoelson sur l'acte de naissance - est né dans la ville de Srednik, (en Lituanie) de parents juifs, Moshe Reuben Yoelson et Naomi Ettas Cantor.

Quand il est question du premier film parlant, il faut se souvenir que le « parlant » était une aberration pour la plupart des producteurs. Parce que le langage muet était universel, Laurel qui se gratte le crâne en signe de perplexité, c'est compréhensible de Chicago à Pékin. Mais Hardy qui dit « You rascal, you ! » c'est beaucoup moins parlant à Aubervilliers ou à Novosibirsk. Passer au parlant, c'est un gros pari. Pour lequel on s'appuie sur l'artiste le plus populaire des Etats-Unis. Al Jolson est une méga-vedette du music-hall, et un film musical, c'est un succès populaire garanti.

Toutefois, les producteurs sont prudents, ils veulent un film chanté, sans vrais dialogues, il y a toujours les panneaux qui donnent des indications. Ce sera quand même le premier film avec des scènes chantées dont les voix sont synchronisées avec les images*. Le scénario du film est adapté d'une pièce à succès: «Le chantre Rabinowitz furieux a trouvé son fils Jackie en train de chanter dans un bar, et l’a chassé du foyer familial.. Quelques années plus tard, Jackie est chanteur de jazz dans un night-club et se fait appeler Jack Robin. » On voit donc que c'est une histoire de juif qui chante une musique de nègre.

Faut dire que pour les WASP de la bonne société de Boston, les juifs, les nègres, c'est la même engeance, ce qui a créé des liens finalement.

On a parlé de l'accident du glissando dans « Rhapsody in blue », là aussi il y a un accident décisif, les producteurs à l'origine ne veulent pas de dialogues, mais lors de la chanson Blue Skies, Al Jolson se lance dans une improvisation non prévue dans le scénario : un dialogue avec sa mère. Cette intervention impromptue a convaincu et donné le départ des vrais films parlants, conçus avec dialogues.

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On peut ajouter en passant qu'Al Jolson a été le premier Fou chantant, (film The singing fool) et dans ce film, il y a le fameux « Sonny Boy,» cette ballade mélancolique, un des standards américains les plus célèbres, premier disque vendu à 3 millions d'exemplaires que tout postulant chanteur se doit de mettre à son répertoire.

Al Jolson a été le premier très grand artiste de scène, chaque personne avait le sentiment qu'il ne chantait que pour elle. La naissance du cinéma parlant dans ces conditions, c'est très américain, une sorte de pari improbable, je ne sais pas si en Europe ça aurait marché … Les producteurs sont parfois rigides et bornés, mais il suffit d'un aventurier... Et le cinéma parlant est né de la rencontre d'un chanteur juif avec la musique nègre.

 And the show must go on.

 

* d'où le « clap » la claquette qui sert à synchroniser le son et l'image.

** pour les chanteurs maquillés, c'est plutôt aux « minstrels » qui faisaient des tournées avec des blancs grimés en noir pour chanter les musiques de nègres. Car bien entendu, la bonne société avait du mal à fréquentes des vrais nègres, mais des similis, ça pouvait aller..

 

 

 

 

 

 

08:31 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (1) | Tags : chanteur de jazz, al jolson, jazz singer, film, sonny boy; | | |  Facebook |  Imprimer | | | |

11/02/2012

Les Fils du vent

 

Les fils du vent”   film de 1h30, et aussi  documentaire’ musical sur le jazz Manouche avec Moreno, Ninine Garcia, Angelo Debarre et Tchavolo Schmitt (auteur Bruno Le Jean)

 

Un beau moment de voyage dans la vie et la musique de ces étoiles scintillantes de la guitare; à travers ces 4 portraits de musiciens, on découvre et approfondit tous les ressorts secrets qui animent ces créateurs de musique riche et nourrie de deux inspirations vitales: la nature et la liberté.

Il faut voir et entendre Tchavolo devant le ressac de l'océan, qu'il traduit en accords et mélodies naissantes, écouter Angelo Debarre parler de l'essence de l'âme tzigano-manouche, la nature.

L'humour de Moréno dans son numéro de charme de gitano-lover, irrésistible, et la ferveur musico-spirituelle de Ninine Garcia. Ils ont tous une part de ces quatre volets de la vie voyageuse, les fils du vent savent prendre un peu de distance avec le sérieux compassé et les attitudes convenues, et ils ont tous en partage intégral ce sens inné de la musique sans frontières. Aucune frontière, comme les nuages qu'on ne met pas en cage. Ce qui n'est pas toujours facile dans un monde qui regarde toujours de travers les « gens du voyage » et qui semble s'ingénier à compliquer leur vie quotidienne et matérielle. En quelques mots glissés entre les notes et les images, on comprend bien que la poésie des balladins qui vont sur les chemins est soumise à quelques vexations ordinaires et récurrentes. Est-ce que le gadjo scotché à son pré carré veut faire payer le prix de ses rêves de liberté oubliée à ces irréductibles oiseaux de passage ? Peut-être …

L'une des grandes qualités de ce film est d'être aussi une leçon de vie et de musique offerte à tous. Pas indispensable d'être un disciple de Django ou de Crolla, ou de Francis Moerman et de Tchan Tchou Vidal, c'est conseillé à tous les publics qui mettent un peu de musique dans leur vie, comme ces musiciens mettent leur vie dans la musique.

 

De ces quatre fortes personnalités de la galaxie manouche, Angelo Debarre révèle à l'écran une présence d'une intensité et d'une densité époustouflantes. Pour le reste et l'excellence de leur musique, il faut avoir en complément, si ce n'est déjà fait, le « Gipsy Jazz School » d'Alain Antonietto, chez Iris Music,

 

Gipsy Jazz.jpg

Ils sont tous là, les grands anciens, et ceux d'aujourd'hui. Il ne manque que Ninine Garcia, qui ne devait pas avoir d'album en 2002. Allez voir par là http://www.djangostation.com/Ninine-Garcia,156.html

 

Et voici celle qui les emmène tous vers les horizons infinis,

selmer 453.jpg

 

(ici, la Selmer Maccaferri 453 d'Henri Crolla)

 

Pour quelques notes de plus sur « les fils du vent »

http://www.djangostation.com/Les-Fils-du-Vent,1498.html

http://jazz.classique.free.fr/page11/files/579a64cb4b9ff4...

 

 

Ce film cherche des salles pour l'accueillir.

Associations, écoles de musique, collèges, et tous partenaires de la vie culturelle, de France et d'ailleurs,  agissez !

 

Et contactez

brulejean@free.fr

 

Norbert Gabriel

 

16:36 Publié dans Film, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (2) | Tags : manouche, jazz, guitare, django, crolla, film | | |  Facebook |  Imprimer | | | |