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20/02/2012

Céline Caussimon au Lucernaire le 19 Février 2012

 

 

Céline 19 Février 163 DUO AAA 19-02-2012 19-48-16 2603x1772.jpg

 

La scène est vide, pas de décor, et dès que Thierry Bretonnet s'installe, que Céline Caussimon prend le bon sens de la marche, c'est-à-dire 30 secondes après l'extinction des lumières, ça part dans une farandole de personnages extravertis, jubilatoires, graves sans être pesants, légers sans être superficiels par le talent de cette Frégoli de la chanson qui vous emmène dans son univers kaléïdoscope où le quotidien devient cocasse, dans des scénarios façon Prévert mis en scène par Tex Avery. Et superbement écrits par mademoiselle Caussimon, superbement accompagnés par Thierry Bretonnet dont l'accordéon ponctue ou caresse les envols et les questionnements fondamentaux de la ménagère libérée. Libérée de quoi ? De presque tout ! Soulignons cette présence attentive du partenaire musicien qui n'est pas qu'un simple accompagnateur, mais un vrai partenaire du spectacle. Et dans cette libération des obligations et contraintes la mènagère peut disposer de sa boite cranienne, et de ce qu'il a dedans pour regarder comment le monde marche. Ou trébuche. On retrouve des tableaux du « Moral des ménages » dont « La corde » subtile et terrible allégorie de la situation de chaque individu dans le monde qui l'entoure, et qui parfois l'étrangle, et des nouvelles chansons, promesse d'un album à venir, un de ces jours, dans lequel « Nous humiliés » rappellera que nous ne sommes pas toujours dans le paradis des bisounours.

 

Céline 19 Février 270  solo AAAA 19-02-2012 20-10-47 1595x1936.jpgCéline Caussimon fait vivre toutes les facettes de la femme multiple et battante, pas forcément enragée, mais embarquée dans des aventures humaines sur lesquelles on ne peut pas toujours fermer les yeux. C'est une femme au coeur généreux qui invite à une ballade lucide, ni amère, ni béate, juste humaine, ou humaine juste, et vous repartirez plus riche de ce partage disponible -pour cerveaux libérés- tous les dimanches à 19 h pile au Lucernaire jusqu'au 1 er Avril 2012.

Last but not least, au Lucernaire, on peut arriver en avance, le rez de chaussée est bien achalandé de nourrritures spirituelles et livresques, de nourritures plus concrètes du côté du bar. Et on peut aussi s'y attarder après...

 

 

Et comme nous sommes dans une période où le jeune public est en vacances, voici encore une tranche de Céline pour les goûters du mercredi, du samedi,

Madame Do Dièse et Monsieur Ré Majeur

 

Mme Dodieze-web.jpg

spectacle musical et marionnettique pour les enfants  (4 à 8 ans)

 les mercredis 22 et 29 février  à 16h

le samedi 10 mars à 16h

le mercredi 14 mars à 16h

à la Péniche L'Improviste, Quai de l'Oise

Pour 5 €, c'est cadeau !

                                                                                                    Norbert Gabriel

 

http://celine.caussimon.free.fr/

 

18:29 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (1) | Tags : céline caussimon, chanson, lucernaire | | |  Facebook |  Imprimer | | | |

18/02/2012

Carte blanche à Claudia Meyer

Carte blanche 15 Février

 

Carte blanche 062 Claudia AAA 15-02-2012 22-35-21 1352x1835.jpgLa carte est blanche, mais la soirée flamboyante. couleur « Fuego » de la maîtresse de maison, Claudia Meyer, couleur Marquito, une légende vivante des arts de la musique-percussion, couleur talents réunis dans un de ces moments magiques qui font naître des souvenirs illuminés.

Claudia Meyer a réuni pour cette carte blanche quelques uns de ses meilleurs atouts d'amimusicaux, par ordre d'apparition en scène : Jean-Félix Lalanne, Nathalie Cardonne, Dany Loy et l'autre surprise du jour l'époustouflant Jim Bauer. Dans ce plateau très relevé de talents guitare les plus créatifs, on vit en direct ou on revit ce que promet l'album: une réminiscence de tous les peuples chantant en filigrane dans ce Fuego, l'âme de ceux qui ont sublimé les écorchures de la vie dans leur art, paroles et musiques, comme un langage universel. Repris par des échos multiples et partagés, avec les compagnons de route et de musique; retrouver Jean-Félix Lalanne est un bonheur toujours renouvelé, c'est un de ces guitaristes en création permanente, d'une finesse et d'une richesse musicale éblouissantes, chaque rendez vous est exceptionnel; autre amie invitée Nathalie Cardonne, à qui on doit en plus un invité spécial.. (Billy B.) et une vibrante interprétation de "Commandante Che Guavarra."

 

Carte blanche 139 Billy Bauer AAA 15-02-2012 23-40-46 1162x1782.jpgEt la belle surprise vient de l'inconnu, de cet ami qu'on ne connait pas encore, et qui entre droit au coeur en allant au plus intime chercher des émotions enfouies qu'on ne soupçonne même pas, par exemple quand Dany Loy joue et chante un air d'Oulm Kalsoum; avec cette guitare sensuelle à qui il donne toutes les nuances et subtilités de son Orient natal.

Ou quand le jeune Jim Bauer emballe la salle en venant impromptu faire deux chansons qui scotchent le public, et passant avec un égal talent de la Gibson élctrique à la guitare acoustique pour un final en Alléluyah, et en duo à tomber par terre.

Et par privilège d'amitié, Nicoletta en guest star discrète, généreuse et spontanée, c'était vraiment une soirée entre amis choisis non pas par Montaigne et La Boétie, mais par Claudia Meyer et Marquito, et sur le plan musical ils les valent bien.. Ça se passe au Scop'Club, ça ne vous dit peut-être rien, mais ce fut « La Tête de l'Art » un cabaret qui a nourri sa légende de quelques débutants ayant laissé de belles traces dans le monde de la chanson, des noms ? Brel, Barbara, Anne Sylvestre, Pierre Perret et une ribambelle de saltimbanques faisant de chaque soir une fête éclectique et chaleureuse. Comme ces cartes blanches, dont la prochaine est programmée le 14 Mars. Le raconter, c'est bien, mais le vivre, c'est beaucoup mieux. Vous y rencontrerez Claudia Meyer et Marquito, et … des invités.

Ci-dessous Marquito qui a laissé ses percus pour la guitare,  et Jim Bauer,  le premier avec Dany Loy, le second avec Claudia Meyer (très discrète, comme Dany Loy...)

pano carte Marquito et duo.jpg

Avec un salut à Barbara par Claudia avec "Dis quand reviendras-tu" chanson créée sur cette scène, et pendant plus de deux heures, c'est une fête de la chanson multicolore, corsée et gorgée de sève vivifiante, tonique, si vous n'avez d'amis disponibles pour partager ces moments rares, vous en trouverez sûrement sur place, c'est toujours meilleur quand c'est partagé. 

 Norbert Gabriel

 Ci-dessous Claudia Meyer, Nathalie Cardonne, Dany Loy

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Pour les dates, heures, adresses et réservations, c'est là:

http://www.claudia-meyer.fr/actualite.html

 

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Claudia Meyer, Marquito, Dany Loy

 

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Jean-Félix Lalanne


Photos ©NGabriel 2012

03:07 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (5) | Tags : musique, chanson, claudia meyer, guitare, jean-félix lalanne, nathalie cardonne, billy bauer | | |  Facebook |  Imprimer | | | |

14/02/2012

Robert Johnson

Djazzeries Le blues de Robert Johnson,

 

C'est un de ces musiciens mythiques qui a fait un passage météore dans le monde du blues. Le temps de créer sa légende. Quand on en a parlé, avec le Doc, j'ai eu un doute, sur son récit, les années en question, il m'avait bien expliqué qu'il vivait une riche aventure de spectacle en Europe, et qu'il n'avait jamais remis les pieds aux States . Alors ? On aura la réponse plus tard, pour le moment, le fabuleux Robert Johnson, légende du blues. 1911-1938 .

 

« Celui-là, c'est une énigme, ou un prodige de la musique. Il avait dans les 20 ans, il jouait de l'harmonica, mais il voulait jouer de la guitare, mais quand il en avait une, c'était sauve qui peut tout le monde. Et puis un jour, il disparaît, 2 ans, et on le voit revenir avec une guitare, et là, ce foutu bâtard jouait comme un dieu... Ou comme un diable... Quand on lui a demandé, il a répondu, c'est facile, tu te trouves à minuit exactement à tel croisement, et là, tu verras une grande silhouette noire, suis ses instructions … Il en disait pas plus... et tout le monde en a déduit qu'il avait marchandé avec le diable. Et tout le monde l'a cru, et il n'a pas démenti, le bougre de phénomène. Il y avait du vaudou dans l'air dans ces coins de Louisiane.

R johnson costume.jpg

Il avait une vieille guitare une Kalamazoo, copie cheap des Gibson, je sais pas où il l'avait trouvée, mais ce qu'il en faisait, c'était incroyable. Un don du ciel, ou du diable, mais inouï. C'est marrant ces génies qui semblent naître spontanément, Django aussi est apparu au même moment, enfin dans le monde de la guitare jazz... Ces mecs, t'as l'impression qu'ils ont 10 doigts à chaque main, et en plus regarde un peu les mains qu'il avait, c'est pas juste.. T'es vu ses doigts ? À se demander s'il n'avait pas le même truc que Paganini, une sorte de déformation des doigts plus ou moins hypertrophiés qui lui donnait des doigts souples, c'est compliqué ce truc médical*, mais c'est foutrement efficace... Si tu as des doigts normaux, tu peux pas lutter.. Tu me diras que Django il jouait 100 fois mieux avec ses 2 doigts et demi, que pas mal de gus avec tous leurs doigts en entier..

Pour revenir à la musique de Johnson, les gens qui ont entendu ses enregistrements dans les années 80, croyaient que les crédits des disques avaient oublié de mentionner un second guitariste. Et bin non, il jouait en même temps les deux voix, et il chantait en plus. Moi, ça m'a pas étonné, il y a eu un argentin Oscar Aleman qui faisait des choses comme ça, et il a enregistré à Paris, dans les années 45. Mais au début, quand je disais que Johnson jouait solo, on me croyait pas, on se foutait même un peu de ma gueule en douce. Ce mec avait une voix magnétique, assez haut perchée, mais ça vous prenait au coeur et aux tripes, les hommes comme les femmes. C'était un marin des plaines, avec une femme dans chaque village. Mais pas forcément des maîtresses, c'est la route à l'américaine, tu arrives dans un bled, tu trouves un coin pour chanter, ou pour jouer, et t'as toujours une personne ou une famille qui te dit viens dormir à la maison... et le casse croûte va de de soi. Et le lendemain tu tailles la route... Toujours. Même où on était très bien reçus, on trainait pas... L'un disait, «   It's good times here... » les gens comprenaient, « c'est chouette ici.. » mais nous on savait la suite, non exprimée : « but it's better down the road » ce qui signifiait en gros « c'est mieux ailleurs » et on se tirait... So long, hasta luego et latcho drom .. Et malgré cette vie de vagabond, Johnson était toujours impec, tiré à 4 épingles. C'est un de ses copains de route qui m'a dit ça, on arrivait dans un bled après une nuit de train, dans des wagons de marchandises, sur la paille, moi j'avais l'air de sortir d'une poubelle, lui c'était comme s'il sortait du salon de coiffure. »

En voilà une séquence

 http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailp...

 

Ce qui est étonnant, c'est qu'au même moment, ou presque, sur deux continents, deux guitaristes surdoués amènent des accords inventifs dans le jazz et le blues, les 7 eme et 9 eme augmentés, l'un parce que sa main handicapée l'obligeait à tout réinventer, avec une nouvelle guitare qui sonnait en solo, la Selmer Maccaferri, et et l'autre parce qu'il réinvente le blues... 2 ou 3 ans après Django, hasard, coïncidence ou information ? Ou technique à la Oscar Aleman ? Le mystère est pour le moment inexpliqué, mais ...

Robert Johnson avait ce talent de séduire tous les publics en quelques notes, c'est lui qui a inventé le support qui permet de jouer de l'harmonica en s'accompagnant à la guitare, prélude à l'homme orchestre baladin léger comme l'oiseau.

 

Propos recueillis par Norbert Gabriel ©1998-99

NB: dans les années 60, peu de gens connaissaient Johnson, mais les Rolling Stones avaient eu ses disques, c'était un de leurs maîtres de musique.

 

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Les mains et les doigts de Robert Johnson

* Il est fort possible que Paganini ait souffert du syndrome de Marfan (une hyperlaxité ligamentaire). Quoi qu'il en soit, il benéficia, en plus d'une technique développée, d'une morphologie particulière: ses mains, sans être plus grandes que la normale, étaient dotées d'une extensibilité hors normes. Ainsi, par exemple, il imprimait aux dernières phalanges de la main gauche qui touchait les cordes, un mouvement de flexion extraordinaire, qui les portait, sans que sa main ne se dérange, dans le sens latéral à leur flexion naturelle, et cela avec facilité, précision et vitesse. 



Et voici une guitare Selmer Maccaferri mythique, la 453 d'Henri Crolla  ©NGabriel 1998

 

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23:41 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Norbert Gabriel | Commentaires (2) | Tags : blues, jazz, robert johnson, guitare | | |  Facebook |  Imprimer | | | |